Longjumeau
(prononcé [lɔ̃ʒymo]) est une commune française située à dix-neuf kilomètres au sud de Paris dans le département de l’Essonne, en région Île-de-France. Elle est le chef-lieu du canton de Longjumeau et le siège du doyenné de Longjumeau.
Villa rustica gallo-romaine installée au débouché de la vallée de l’Yvette puis bourg commerçant et seigneurie maintes fois cédée sur l’importante route de Paris à Orléans, choisie pour devenir un chef-lieu de canton dès 1790 et une cité judiciaire importante de Seine-et-Oise, maintenue dans ses fonctions dans le récent département de l’Essonne.
Longjumeau, après une croissance démographique et foncière rapide durant les années 1960 et 1970, constitue aujourd’hui un pôle de santé majeur du bassin de vie, doté d’un centre hospitalier et d’une clinique privée, d'un EHPAD, un centre urbain à la croisée d’axes routiers structurants.
Ses habitants sont appelés les Longjumellois.
Près de 80 % de ce territoire est aujourd’hui occupé par l’espace urbain dont 60 % construit, seulement 20 % a conservé un caractère rural dont cent dix hectares de grande culture dans une vaste plaine au centre-est et douze hectares occupés par la forêt des Templiers à l’extrême sud-est. La commune est traversée d’ouest en est par le cours de la rivière l'Yvette jusqu’à sa confluence avec son affluent de rive droite le ruisseau le Rouillon, qui entre sur le territoire par le sud, à l’extrême ouest Le lac de Saulx-les-Chartreux, en partie sur le territoire municipal constitue une réserve naturelle et un bassin de rétention des crues, doublé à l’est par celui de la plaine de Gravigny.
Placée sur le tracé de l’ancienne route de Paris à Toulouse via Orléans, la route nationale 20 évite aujourd’hui le centre-ville par une déviation à l’ouest. Elle est doublée au nord-est par l’autoroute A6 qui évite Longjumeau dans une boucle au nord. Centre historique important, la commune est aussi traversée d’ouest en est par la route départementale 117 et la route départementale 118. Le nord et l’est du territoire est en outre parcouru par la ligne de Grande Ceinture, actuellement utilisée par la ligne C du RER d'Île-de-France et desservie dans la commune par la gare de Longjumeau et la gare de Gravigny - Balizy. Le centre-ville, implanté dans le creux de la vallée à une altitude approximative de quarante mètres, est dominé par les quartiers nord, industriels, sur le plateau d’Orly et sud, résidentiels, sur le plateau du Hurepoix, chacun approximativement à quatre-vingt-dix mètres d’altitude. Outre les hameaux de Gravigny et Balizy à l’est, ce sont ainsi onze quartiers qui composent l’agglomération de Longjumeau.
Préhistoire et Antiquité
Les fouilles pratiquées en centre-ville permettent de dater avec certitude une occupation humaine du site dès l’époque gallo-romaine, avec la découverte des vestiges d’une villa rustica et d’objets du quotidien, dont des pièces de monnaie du Ier siècle av. J.-C.58. Elle était alors située sur la voie romaine entre Lutèce et Cenabum. Une présence à l’époque mérovingienne vers le IVe siècle est attestée par la découverte dans les années 1970 d’une nécropole comportant des sarcophages en calcaire coquillier à proximité de l’ancien presbytère. La première mention écrite du lieu remonte cependant au XIIe siècle, alors dénommée Nogemel et partie intégrante du domaine royal français agrandi par le roi Louis VI.
Moyen Âge
Les invasions des Vikings du IXe siècle permirent au bourg de se fortifier. Plus tard, la sécurisation relative des routes du royaume permirent le développement du commerce. Longjumeau devint alors un relais de poste important à la dernière étape des voyageurs sur la route de Paris, servi par des postillons, plus tard rendus célèbres en 1836 dans un opéra-comique d’Adolphe Adam, Le Postillon de Lonjumeau. L’existence de la paroisse est certifiée au XIIIe siècle, elle fut mentionnée dans le pouillé du diocèse de Paris.
En 1211 puis en 1226, la paroisse de Longemel était mentionnée dans le cartulaire de l’abbaye de Saint-Maur. En 1359, une léproserie de Longjumeau était citée dans les chroniques de Saint-Denis. De cette époque, vers 1250, date la construction de l’église Saint-Martin. Ses seigneurs furent d’abord les comtes de Dreux et les comtes de La Marche. C’est Louis VI le Gros qui donna la seigneurie conjointe de Chilly et Longjumeau à son fils Robert.
Durant la guerre de Cent Ans, les soldats d’Édouard III incendièrent l’église, brûlant vifs plusieurs centaines d’habitants59. La terre de Longjumeau appartient en 1320, à Pierre du Vic, qui la vend à Philippe V le Long ; en 1325 elle est possédée par Jeanne de Bourgogne, en 1331, et par son mari le roi Philippe VI de Valois, qui la cède à Jean III, duc de Bretagne.
En 1331, Philippe VI permit aux terres de Chilly et Longjumeau de réintégrer le duché de Bretagne au profit de Jean III en échange du château de Saint-James. Malgré le conflit qui opposait ses successeurs Jean de Montfort (son demi-frère) et Charles de Blois (son neveu) le domaine revint aux ducs d’Anjou par le mariage de Marie de Blois (fille de Charles de Blois) avec Louis Ier d'Anjou .
En 1438, un pont en grès fut édifié dans la Grande-Rue, facilitant la traversée de l’Yvette qui se faisait alors par un gué. En 1481, le domaine revint par testament de Charles V d'Anjou, duc de Calabre, au roi de France Louis XI. À sa mort, son fils Charles VIII restitua Longjumeau et Chilly à Louis d'Armagnac-Nemours. Subtilisé par René II de Lorraine, elles sont vendues en 1486 à Michel IV de Gaillard receveur général du roi. L’ensemble du domaine fut réuni en 1499 lorsque Louis d’Armagnac vendit ses parts à la famille. La famille Gaillard finança la réfection de l’église paroissiale Saint-Martin.
Les Templiers et les Hospitaliers
Au XIIIe siècle, la seigneurie de Balisy appartient à Guillaume Bataille qui, en juin 1288, la vend pour 1 400 livres parisis au Templiers par l'intermédiaire du trésorier de la maison du Temple, Jehan de Tour. La vente fut approuvée par charte de juin 1289 par Philippe le Bel. Le domaine comprenait en un bâtiment en forme de pavillon, d'une chapelle et de 110 arpents de terre avec haute, moyenne et basse justice, four banal et autres droits seigneuriaux comme le droit de pêche dans l'Yvette depuis le gril de la prairie de Balisy jusqu'au moulin de Gravigny, le droit de pâture à la Jonchère et au Roullon. Ils possédaient aussi le cens à Balisy, Lonjumeau, Gravigny, Ralainvilliers, Hozay et Lay. La commanderie de Balizy, avec la dévolution des biens de l'ordre du Temple, est donné aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. La chapelle est desservie par frère Regnault Gouré, un religieux de l'Ordre qui reçu la jouissance viagère, en récompense de ses services, contre la somme d'une maille d'or à 25 sols tournois. Les revenus de la commanderie sont de 30 livres en 1529, de 100 livres en 1571, de 800 livres en 1635, de 1 400 livres en 1643 et de 4 000 livres en 1757.
Le plus vieux monument existant est le vieux pont de Balizy long de quarante mètres à trois arches de style roman, construit au XIIIe siècle à proximité de la commanderie de Balizy fondée en 1288, ce qui en fait aujourd’hui un des plus vieux ponts d’Île-de-France, inscrit aux monuments historiques le 11 octobre 1930 puis classé le 24 août 197665.
La commanderie de Balizy disposait aussi d'une dépendance, le membre de Noray, Ainsi que la commanderie de Chilly.
Renaissance
En 1562, la présence dans la commune de protestants permit à la cité d’être épargnée des ravages commis par les Huguenots. C’est à Longjumeau que se tinrent, entre les catholiques et les calvinistes, les conférences pour la paix qui fut signée le 23 mars 1568 dans l’hôtel du Dauphin, la paix de Longjumeau, mettant fin à la deuxième guerre de religion. En 1596, Martin Ruzé de Beaulieu acheta les terres de Chilly et Longjumeau puis les légua, en 1624, à Antoine Coëffier de Ruzé d'Effiat, futur maréchal de France et père d’Henri Coiffier de Ruzé d'Effiat (Cinq-Mars) favori de Louis XIII. Par lettres de mai 1624, les terres et seigneuries de Chilly et de Longjumeau furent unies et érigées en marquisat en faveur d’Antoine Coiffier marquis Effiat. Il maria sa fille Marie au marquis Charles de La Porte, leur fils Armand-Charles de La Porte de La Meilleraye, marquis de Chilly, comte de Longjumeau et baron de Massy épousa en 1661 Hortense Mancini, nièce du cardinal Mazarin et devint ainsi duc de Mazarin. Au XVIe siècle fut édifié le presbytère.